Funérailles, film super 8, Koudougou Burkina Faso, 1997
Avant de partir pour un séjour de trois mois à Koudougou, j’avais préalablement fabriqué une mallette en bois qui était divisée en trois parties contenant chacune trois éléments : le premier était mon visage que j’avais moulé et tiré en résine peinte en blanc, le moulage d’une tomate, et celui d’une carotte que j’utilisais lors de mes actions - performances. Dans la valise, ces objets venaient se loger dans leurs empreintes négatives en plâtre. L’action consistait en un rituel d’enterrement de ces trois objets auxquels je substituais de la terre déposée dans les creux formés par les empreintes. Je repartais donc à la fin de mon séjour avec cette valise pleine de terre, laissant sous celle de Koudougou mon double, mon masque.
Très vite celui-ci fut déterré par des enfants qui se l’appropriant, cherchaient à terrifier les habitants du village. En le portant il renvoyait à une ambigüité mystérieuse : les yeux clos du visage était-il celui d’un mort ou était-il simplement endormi ? Bien sûr cette idée du masque fait écho à l’origine du moulage sur nature (dont ma pratique est largement tributaire) avec les masques funéraires, mortuaires (la coutume remonte au temps les plus anciens, au XIII jusqu’au XVII siècles elle était une pratique quotidienne : le masque, empreinte du visage mort prenaient part à toutes les cérémonies de la famille, et était considéré comme une substitution du corps défunt auquel on assurait une forme de survie)
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