L'homme de boue (sculpture, 2.50 m de hauteur, terre, paille, tissus, huile de vidange, métal), 1996

 

 

L'homme de boue fut ma première sculpture de cette taille à être en position verticale. Cet ensemble de matériaux, comme un torchis pour monter les murs d’une maison, révélait l’importance de la terre, moyen privilégié, dépouillé, fragile dans mes recherches : malléable, souple, vivante, humide, la terre sèche prend forme puis devient poussière.

Exposée à l’extérieur, cette figure in process a subi l’érosion naturelle du temps (une vidéo de L’homme de boue retrace progressivement sa disparition).

Les accidents de surface m’échappaient : la terre avec le temps craquait, éclatait, crevassait, devenait amas de poussière ; la paille, fumier. Les couches, stratifications tombaient lentement au rythme de la pluie qui fragilisait l’ensemble. Les armatures de la construction (ossature en fer qui se construit avant le revêtement de matière) redevenaient apparentes, seules traces d’une présence construite, temporaire, une figure de l’éphémère. La forme était en travail.